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Une histoire de violences franco-marocaine pas comme les autres
[violence]  
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L’époux a battu sa femme, le père appelé au secours, a battu l’époux. Qui est le vrai responsable dans l’affaire ? Le Tribunal d’EVRY a tranché !

Voici une affaire originale tranchée par le Tribunal correctionnel d’EVRY (ESSONNES 91) cette semaine : Madame B…, de nationalité française, a été violentée par son époux de mari, de nationalité marocaine, avant d’être séquestrée dans la cuisine. Elle a fait un appel de secours à son père qui s’est rendu au domicile conjugal quelques minutes après. Il a constaté que l’époux brandissait un couteau menaçant sa fille, accusée d’avoir mis du retard dans la préparation du diner, bien qu’elle soit mère d’un bébé de deux ans, et était préoccupée par les soins apportés à l’enfant.

Face à ce spectacle tragique, le père a perdu son sang-froid habituel pour prendre une théière de la cuisine et l’utiliser dans tous les sens pour mettre son gendre KO. En effet, il lui a donné une leçon à la marocaine : « quiconque touche à un cheveu de ma fille le paie très cher ».

Le gendre a déposé une plainte contre son beau-père pour acte de violence suivi d’ITT, et le Tribunal d’Evry s’est trouvé face à deux types d’actes de violence posant la question : qui est le vrai responsable dans cette affaire ?

Maître MOGRABI, spécialiste du mariage gris et de l’annulation du mariage, a défendu le père et la fille. Sa stratégie était de mettre le père hors de cause, plaidant que les deux affaires sont distinctes, et le Tribunal doit d’abord statuer sur les actes de violence commis par l’époux, laissant au Procureur le soin de déférer le concerné en tant que besoin devant une autre juridiction.

Maître MOGRABI a obtenu gain de cause et le Tribunal correctionnel d’EVRY s’est focalisé sur les actes de violence commis par l’époux.

La plaidoirie du conseil de la femme battue était brève et simple. Il s’est contenté de poser une seule question au prévenu : vous niez avoir utilisé la violence envers votre épouse, mère d’un bébé de deux ans, qui l’a battue alors ? Le prévenu a commis l'erreur de répondre : « c’est son père qui l’a battue certainement, sinon, d’où sont venues les ecchymoses ou les différentes lésions, puisque moi, je ne l’ai pas touchée ». La présidente du Tribunal a repris la même question avec le sourire en interrogeant le prévenu : « et pourquoi le père a voulu battre sa propre fille ? La réponse était encore plus flagrante : « pour me mettre en difficulté et pouvoir m’accuser que c’est moi derrière cette affaire ».

Le délibéré n’a pas duré longtemps. Le prévenu a été condamné à une peine exemplaire : huit mois d’emprisonnement, mise à l’épreuve et une condamnation financière pour réparation du préjudice.

Le père, présent à l’audience, n’a pu empêcher un regard moqueur envers le prévenu qui n’a cessé de hurler : « et moi alors ! J’ai reçu des coups de violence inouïs et Monsieur sort indemne ?? ».

Maître MOGRABI a déjà préparé sa ligne de défense en disant à l’avocat de la partie adverse : « mon client ne conteste pas le fait qu’il s’est vengé de l’agresseur de sa fille, mais il était dans une légitime défense et tenu par une nécessité et contrainte de porter secours à une personne en danger, notamment sa propre fille, en l’occurrence ».

Les deux cas sont prévus par l’article 122-5 du Code pénal.

Pour l’anecdote, le Procureur de la République s’est contenté de faire, au père, un simple rappel à la loi, de ne plus récidiver. Le père l’a promis en rigolant : « en tout cas l’occasion ne va plus se présenter, car mon avocat est en train de finaliser une assignation en nullité de mariage ».

Dont acte.

Richard Py

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